-Le 14 mars 2002 , des experts russes de l'énergie atomique se sont prononcés contre les projets de micro centrales nucléaires flottantes , envisagés par le ministère russe de l'Energie atomique , qui risquent selon eux de déboucher sur une catastrophe écologique.

Lors d'une conférence de presse organisée par la Croix verte , organisation écologiste de l'ancien président soviétique Mikhaïl Gorbatchev , certains d'entre eux ont déclarés , que Les réacteurs de ces micro centrales sont beaucoup plus dangereux que ceux de l'industrie nucléaire traditionnelle .
Mettant en cause l'intérêt économique du projet , ses experts s'élèvent aussi contre le secret qui entoure selon eux les plans du ministère russe .

-En mars 2007 , des experts nucléaires russes ont dénoncé les risques pour la sécurité d'un tel projet et mis en doute son intérêt économique .
-Le 19 avril 2007 , à Moscou , le ministère russe de l'Energie atomique , a insisté sur la sécurité de ses micro centrales nucléaires flottantes dont elle souhaite lancer la construction en série pour subvenir aux besoins en électricité des régions septentrionales du pays .
Les micro centrales nucléaires flottantes répondent aux normes de la sécurité écologique , radiologique et industrielle , d'après le meme ministère .
Le Rostekhnadzor , Service fédéral de contrôle écologique , technologique et nucléaire , assure la surveillance de tous les projets de centrale nucléaire réalisés en Russie dans toutes les phases , de la conception à la mise en service en passant par le choix du terrain .

Des centrales nucléaires flottantes à travers le monde

Pour le moment , les huit centrales nucléaires flottantes programmées sont à vocation russe , mais plusieurs pays ont déjà déclaré être intéressés par ces dispositifs , d'autant qu'un modèle plus petit , en cours d'élaboration , permetra d'accéder à l’intérieur des terres via le réseau fluvial .
Les Russes construisent actuellement le prototype d’une centrale nucléaire flottante au chantier naval SevMash à Severodvinsk .

-En juin 2010 , ce prototype a été lancée .

-En avril 2012 , ses deux réacteurs d’une capacité de 35 MW x 2 auront été installés et il rentrera en service selon les autorités russes .
Des retards sont toutefois possibles .
Leur exploitation devrait être reportée jusqu ‘à ce qu’un accord international dédié soit mis en place par l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique , l’Organisation Maritime Internationale et les autres instances compétentes .

Alors qu'un minimum de huit centrales nucléaires de ce type devrait voir le jour , la dissémination de telles installations sur la planète n'est pas sans soulever de questions.
En effet ces centrales sont autant de matériels nucléaires qu'il faudra à terme démanteler .
Cette nouvelle activité nucléaire est inquiétante , car matière de gestion du nucléaire , la Russie n'est pas le meilleur élève de la classe .
La gestion des déchets radioactifs de ses brises glaces et autres sous marins nucléaires nationaux restant non résolue , de même que leur démantèlement en fin de vie .

Une stratégie de désarmement du Sturgis , réacteur nucléaire flottant US mit en service en 1967 , a été développée à la fin des années soixante dix , mais le navire est toujours à l’ancre, en l’état , dans la flotte de réserve de James River en Virginie sur la côte atlantique .
Le Sturgis est un exemple méconnu de la difficulté à gérer les déchets nucléaires .

Elles seront donc utilisées pour fournir de l’énergie et pourront aussi être employées pour désaliniser jusqu’à 240 000 m3 d’eau par jour , source complémentaire de perturbation des écosystèmes marins.
Les risques principaux incluent , le détournement de l’uranium hautement enrichi à des fins militaires , les pollutions chroniques et accidentelles , la contamination de l’environnement marin et des chaînes alimentaires .
Les accidents seront difficiles à maîtriser considérant l’insuffisance probable des moyens de sauvetage locaux .
La tentation de cacher les incidents sera elle plus forte à cause de l’éloignement des régions desservies .

Le manque d’informations sur la radioactivité présente dans l’environnement marin arctique est un sujet de préoccupation majeur et il y a un besoin évident d’améliorer les évaluations .
Cette nouvelle source potentielle de radioactivité dans l’environnement aquatique sera évoquée à la prochaine réunion ministérielle d’OSPAR , Bergen , Norvège , convention internationale pour la protection de l’Atlantique du Nord-Est .
La convention OSPAR a sous sa responsabilité une partie de l’océan arctique .
La Russie n’en est pas encore signataire .

Si le projet semble noble , pour certaines ONG écologistes , dont Bellona et Greenpeace , ces projets sont dangereux .
Elles s’inquiètent déjà de la prolifération du combustible irradié et de la future gestion des déchets radioactifs , l'intérêt économique douteux , le risque d’accident nucléaire sur une centrale flottante augmente , le danger pour l'environnement et la nouvelle cible pour les terroristes .

Ce sera pour elles , en gros , comme des bombes atomiques flottantes .

Les écologistes sont naturellement préoccupés par l'alimentation hydrique de ces usines nucléaires prévues par la Russie .
Même si elle date de 25 ans , le spectre de la catastrophe de la centrale nucléaire Tchernobyl et de sa tragédie , occupe une place importante dans les esprits des environnementalistes .
Pour les défenseurs de l'environnement comme " Greenpeace Russie " , il s'agit du projet le plus dangereux de la dernière décennie dans le secteur nucléaire .

Un accident nucléaire en eau libre pourrait se traduire par l'irradiation de la mer , de la terre et de milliers de personnes .
Les réacteurs, qui sont utilisés par les brises glace nucléaires russes , n'ont pas été prévus pour une utilisation à proximité d'une zone peuplée.
Le constructeur avait lui même remarqué qu'il fallait les modifier dans cette perspective , car ils ne sont pas conçus pour faire du suivi de charge , donc ils ne sont pas assez sûrs .
Leur combustible est enrichi à 95 % , ce qui est inconcevable pour une application civile , la limite supérieure étant fixée à 20% .
Et pour que le projet ne viole pas nos engagements sur la non prolifération , la composition du combustible qui sera utilisé pour le dessalement est en train d'etre modifier , en réduisant le pourcentage de l'uranium enrichi .

Les documents du ministère de l'Energie atomique sur la sécurité des installations sont très sommaires .
Le ministère viole la loi russe qui exige que le lancement d'un projet dans ce domaine soit précédé d'une expertise officielle approfondie .
Les experts mettent notamment en doute la sécurité du projet.
En cas d'emballement , il est beaucoup plus difficile de contrôler la réaction en chaîne d'un réacteur de ce type à cause de sa conception , qu'avec un réacteur commercial classique de grande taille .

L’Arctique contiendrait un quart des réserves à découvrir de pétrole et de gaz naturel .
Le changement climatique rend la région plus facilement accessible , certains veulent donc en profiter pour y exploiter les ressources naturelles .
L’impact potentiel d’une contamination radioactive sur le milieu Arctique fragile est une préoccupation majeure .
Les centrales nucléaires flottantes sont une nouvelle illustration de la tendance à utiliser les océans mondiaux comme une immense zone industrielle .

Construire une centrale nucléaire de poche , flottante et capable d’être installée partout où l’on a besoin d’électricité... , le pari paraîssait fou , il est pourtant en train de se réaliser .