L’équipe d’Océan Attitude a été heureuse d’accompagner Gaston Morvan, jeune skipper brestois, lors de ses premiers pas en solo sur le circuit Figaro à l’occasion de la « Douarnenez Courses Solo Gijón ». Gaston a franchi la ligne d’arrivée le jeudi 15 août au petit matin après deux semaines de compétition. Retour sur la dernière étape et l’enroulement mythique du phare du Fastnet, et bilan.
J’ai fait un beau départ à Gijón, où je suis sorti de la baie dans les trois premiers. Je trouve que c’est important de bien démarrer une course, ça permet de partir avec un état d’esprit très positif. La première journée et la première nuit se sont bien passées. J’avais pris un peu de retard par rapport au paquet de tête mais j’avais réussi à maintenir une bonne position globale à ce moment-là. Mais à partir de la deuxième nuit on a essuyé un gros grain, avec des rafales à trente nœuds et des trombes d’eau impressionnantes. C’est aussi à partir de là que j’ai commencé à avoir des problèmes d’électronique avec le bateau, ce qui m’a fait perdre quelques milles car il aurait fallu que je me concentre sur les manœuvres et les changements de voile à faire plutôt que sur l’électronique.
Ensuite, sur le reste du parcours qui me restait jusqu’au phare du Fastnet je suis malheureusement resté coincé dans une ‘molle’. Il n’y avait pas de vent du tout, nous étions trois dans ce cas et nous nous sommes alors fait rattraper par les bateaux qui étaient derrière tandis que ceux qui étaient devant ont pu prendre de l’avance.
En revanche, je suis vraiment content d’avoir pu contempler le Fastnet de jour, que je n’avais eu l’occasion de voir qu’une seule fois, et dans le brouillard. Ce phare est vraiment très beau, le paysage très sauvage. Et puis une fois le Fastnet contourné ça voulait dire que j’allais amorcer le retour vers la Bretagne, c’était une étape importante. On se dit que le plus dur est derrière nous. Pourtant ça n’a pas été le cas ! On a eu de la houle sur cette fin de parcours, vingt-cinq à trente nœuds, avec des vagues qui faisaient plus de trois mètres de haut… Il fallait aller vite, prendre les bonnes décisions, débrider, mettre une voile un peu plus puissante. La nuit suivant l’enroulement du Fastnet a été très tonique [du 13 au 14 août], j’ai fait une moyenne de plus de douze nœuds cette nuit-là, mais ça reste également un de mes meilleurs souvenirs sur toute la course car il y avait à la fois de la vitesse et de la maîtrise.
On a avalé toute la mer celtique assez rapidement pour arriver en plein milieu des îles Scilly [en Angleterre] au petit matin. Je n’avais jamais eu l’occasion de les traverser comme je l’ai fait là, je suis passé près d’un village, il y avait des tentes, un festival, c’est sauvage, c’est beau. Ça me rappelle d’ailleurs un peu chez moi, du côté de Brest. Et puis passer au milieu des cailloux, près de la terre ferme, après plusieurs jours de navigation en mer et de cartographie, ça fait du bien.
Malheureusement j’ai croisé pas mal de plastique sur ma route, des bouteilles, une caisse de matériel de pêcheurs professionnels qui flottait… Qu’on soit près des côtes espagnoles ou françaises, on navigue pas mal dans le plastique malheureusement.
La petite surprise en arrivant à Douarnenez au petit matin [Gaston a franchi la ligne d'arrivée jeudi 15 août à 06h 18mn 11s] ça a été de voir que Marie-Laure Boulot [propriétaire du voilier Océan Attitude et créatrice du site communautaire influenceur www.ocean-attitude.com] m’attendait. J’étais très content d’avoir un petit comité d’accueil, et ce d’autant plus que la fin de parcours a été difficile car l’allure de spi s’est cassée, je ne pouvais donc plus mettre de spi ni de gennaker et je n’avançais plus qu’à vitesse très réduite sur la fin, à partir du mercredi 14 en milieu de journée jusqu’à l’arrivée. C’est un petit bout qui m’a lâché à l’avant, mais les conditions météorologiques ne m’ont pas permis de le remettre.
En ce qui concerne la suite, je cherche des partenaires pour faire la saison complète du championnat de France Elite de Course au large en Solitaire l’année prochaine, dans la catégorie bizuths. J’aimerais vraiment me concentrer sur ce classement bizuths car il y a de belles choses à faire, d’autant plus que ça reste un classement qui est très disputé. J’aimerais beaucoup participer à la Transat AG2R La Mondiale* également, épreuve en double qui se déroule tous les deux ans et qui est au programme de l’année prochaine. J’aimerais vraiment pouvoir trouver un projet pour embarquer et faire la Transat.
En attendant, retrouvez Gaston aux côtés de son père Gildas Morvan sur le Tour de Bretagne à la Voile, qui se déroulera du 7 au 14 septembre. Océan Attitude participera également à cette dernière épreuve de la saison Figaro Bénéteau (devenue désormais une épreuve incontournable du circuit Figaro), skippé par Vincent Busnel et Laurent Mermod.
L’équipe d’Océan Attitude remercie Gaston d’avoir porté les couleurs du voilier Figaro Bénéteau n°35, de nous avoir fait part tout au long de la course de ses impressions sur la compétition, d’avoir partagé avec nous et nos lecteurs son incroyable rencontre avec les baleines, mais aussi de s’être associé à notre cause dans la sensibilisation de tout un chacun à la pollution plastique marine. Nous restons en contact pour la prochaine saison !
Retrouvez la première interview de Gaston Morvan par Océan Attitude en cliquant ici et lisez son océan attitude en cliquant là.
*La Transat AG2R 2020 marquera la première transatlantique du Figaro Bénéteau 3.